A l’arrêt de bus/ Bus stop
2023
Inspiré par Galatée de Nekfeu
À écouter avec love you more than me de Montell Fish
À l’arrêt de bus, je t’ai attendue.
Le bout de mes doigts, bleui par le froid, brûlait sous sa morsure.
Le vent claquait dans mes oreilles, mais malgré tout, je t’ai attendue.
Chaque silhouette au loin, même celles bien trop éloignées de la tienne,
m’offrait une bouffée d’espoir, une montée d’adrénaline.
Mais tu n’es jamais venue.
Tu es la liberté incarnée,
vivant au jour le jour comme si le temps te filait entre les doigts.
Peut-être est-ce cet éclat d’imprévisibilité,
ce chaos doux qui te définit,
qui m’a fait croire que tu viendrais.
Mais tu n’es pas venue.
Assis sur ce banc glacé,
je pensais à tes caresses,
à la tendresse infinie qu’elles portaient.
La douceur de tes boucles contre mes doigts,
la finesse de tes mains,
et ce petit grain de beauté
qui trône fièrement au sommet de ta poitrine.
Ces détails de toi—
ils sont gravés dans ma mémoire,
comme un poème que je récite sans fin.
À m’écouter, on pourrait croire que seul ton corps m’obsède.
Mais non.
C’est ton esprit,
l’espièglerie de tes mots,
cette vivacité d’esprit qui m’a toujours dépassé,
et surtout—
ta tendresse, si évidente pour tout ce qui t’entoure,
qui ont fait chavirer mon cœur.
Tu seras toujours mon tout,
malgré mes erreurs,
malgré ton absence.
Des excuses, je t’en ai donné.
Te demander pardon,
je n’ose pas.
Et pourtant, égoïstement,
j’ai continué d’attendre,
ici, sur ce banc.
La nuit est tombée maintenant.
Un simple lampadaire éclaire faiblement mon petit banc froid.
Je devrais rentrer,
laisser ici mes fautes et mes regrets,
abandonnés à ce morceau de bois.
Mais sache, ma Sélénée,
que j’aurais arraché chaque éclat de la lune pour toi,
combattu mille corsaires pour t’offrir ta liberté,
et donné mille fois ma vie,
si cela avait pu te rendre heureuse.
Mais qui suis-je pour te dire tout cela ?
Un rat, une limace,
un caillou insignifiant sous tes pieds.
Je ne te mérite pas.
Je ne t’ai jamais méritée.
Et pourtant,
j’ose espérer—
qu’un jour, peut-être,
tu viendras t’asseoir à mes côtés,
sur mon petit banc froid.
English:
Inspired by Galatée by Nekfeu
Listen to love you more than me by Montell Fish
At the bus stop, I waited for you.
The cold bit at my ears, turning the tips of my fingers blue.
Every figure in the distance sent a rush of adrenaline through me,
but it was never you.
You are freedom itself,
living as if life were too fleeting to be bound by plans.
Perhaps it’s that wild, untamed side of you
that made me believe you’d come.
But you didn’t.
I sat on a wooden bench, its chill seeping into my skin,
thinking of your tender caresses,
the softness of your curls beneath my fingertips,
your delicate hands, the beauty mark
that crowns the top of your chest.
Every detail of you is etched into my memory.
And yet, it’s not just your body that moves me.
It’s your mind—
your clever words that teased me,
your quick wit that I could never quite match,
and most of all,
the tenderness you held for everything in this world.
You are my everything,
despite my mistakes.
Despite the fact that you didn’t come.
Now the streetlamp casts its pale glow on my little bench.
It’s selfish to linger,
to sit here clutching my regrets,
but still, I wait.
Selene, I would have gathered every fragment of the moon for you,
fought a thousand corsairs to set you free.
I would have given my life a thousand times over,
if it could have brought you happiness.
But who am I to say these things?
I am a rat, a slug,
a pebble at your feet.
I never deserved you,
not once.
Still, I dream.
One day, perhaps, you’ll join me here,
on this cold, silent bench.