JPNGAS

La considération et l’écoute, les signes perceptibles à l’aurore d’un règne.

La diaspora Bakassa venue nombreuse pour participer aux funérailles du Patriarche Mbu Deugoue Tagni Tchamabé le week-end du 2 au 3 avril et de Maman Ngouadjié Jeannette épouse Medjiako le week-end du 9 au 10 avril 2022 a été agréablement surprise par une invitation de notre Roi sa Majesté Emako Mathieu.


Les populations, les administrés dans nos sociétés font généralement dans la plupart part des cas le pas vers l’administrateur, demandent l’audience pour rencontrer et porter ses préoccupations au Roi mais c’est l’inverse qui s’est produit le vendredi 8 avril dernier. Le notable mis en mission à cet effet s’est attelé avec dévouement, nous nous sommes retrouvés à la chefferie supérieure et Bakassa la terre de nos aïeux nous tenu en haleine dans un climat convivial, fraternel. Nous avons durant des heures et sans voir le temps s’écouler, passer en revue la situation de notre village. Notre Roi a non seulement tenu à nous situer sur l’état du village, sur les perspectives mais surtout faire connaissance avec les uns les autres et recueillir de vive voix nos vues. Trahirais - je un secret en révélant que nous n’avions pas attendu de quitter les lieux, que nous dégustions encore le repas copieux qui nous a été gracieusement offert et buvions du bon vin rouge sorti de la cave royale que nous nous appesantissions sur l’échange, sur ce qui a le plus marqué lors de l’entrevue comme l’attention à l’interlocuteur, la prise des notes par notre 14ème monarque?


Loin d’épiloguer sur le règne qui fait suite à 71 ans, une longévité légendaire du regretté Fôô Ngako Sebastien, de rendre compte exhaustivement en quelques lignes sur cette rencontre singulière avec notre Roi qui ne marquera un an au trône qu’en fin de cette année, de se faire le porte parole de la chefferie ou du plus de la douzaine de personnes qui étaient à la salle des banquets du siège des institutions de notre village le mois dernier, loin de se constituer en censeur ou distribuer de bons et mauvais points, il est surtout question de souligner ce style, saluer et encourager ce genre de démarche royale.


Notre développement ne peut avoir seulement comme socle l’attachement qu’à tout Bamiléké de sa terre, ou n’être que tributaire du respect qu’a tout grassffield pour l’institution traditionnelle de sa contrée mais passera inéluctablement par la considération des gouvernés, l’écoute de ses sujets, de toutes les couches sociales nonobstant leur aire géographique et il va sans dire que ce qui se passe depuis l’entrée, la sortie du Laakam et qui s’est passé le mois dernier avec une franche assez représentative de la diaspora dont ma modeste personne a eu l’honneur et le privilège d’être parmi s’inscrit dans ce registre. Imprimer est un processus voire même un parcours. Un Bakassa nouveau est entrain de découler de ce style royal, par là nous dépasserons plus aisément ensemble et en osmose le stade des vœux, des mots, du discours.


Ce qui sera laissé à la prospérité, ce qui se dira au soir du règne ou s’écrira demain dans notre histoire sur la 14ème dynastie se fera t il sans relever la dimension du style, sans mettre en exergue cette marque qui prends le pas? Il n’en demeure pas moins vrai que la coloration de notre histoire sera aussi plus ou moins tributaire de notre partition propre. À chacun de nous de faire sa part.


Fraternellement


Jean Pascal Ngasseu (c)


6/Mai/2022